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Présidentielle américaine 2024 : J. D. Vance, un trumpiste converti à la vice-présidence

En choisissant le sénateur de l’Ohio J. D. Vance comme colistier en juillet, Donald Trump avait fait le pari d’un parcours et d’une géographie électorale. La victoire du républicain fait du quadragénaire l’un des plus jeunes vice-présidents de l’histoire des Etats-Unis, le premier de la génération des millennials, mais aussi l’un des moins préparés à une fonction traditionnellement ingrate.
Ce parcours est celui de l’ascension exemplaire de l’enfant d’une famille dysfonctionnelle des Appalaches, père absent, mère droguée, à la recherche de cadres au sein desquels s’épanouir. Cette quête l’a conduit successivement vers le corps d’élite des marines, la prestigieuse école de droit de Yale, puis le monde des affaires auprès d’un mentor, Peter Thiel, qui a été l’un des premiers milliardaires de la Silicon Valley à rejoindre Donald Trump.
Cette histoire a donné un best-seller, Hillbilly Elégie (éditions Globe, 288 p., 2017), publié avant la présidentielle de novembre 2016. Le livre, devenu ultérieurement un film, a été alors mis en exergue par la presse pour tenter d’expliquer la victoire inattendue de l’homme d’affaires new-yorkais, porté par les laissés-pour-compte de la mondialisation que dépeignait ce récit, et par la nostalgie d’une Amérique révolue.
La géographique électorale, elle, était centrée sur les Etats-clés de « la ceinture de la rouille », dans le nord-est des Etats-Unis : le Wisconsin, le Michigan et la Pennsylvanie, ce « mur bleu » sur lequel reposaient les espoirs de réélection de Joe Biden avant son retrait, le 21 juillet, et que la vice-présidente démocrate, Kamala Harris, a repris à son compte. Avec son passé et son mandat de sénateur de l’Ohio, obtenu en 2022 à seulement 38 ans, J. D. Vance avait le profil requis pour s’adresser aux cols bleus ayant voté deux fois pour Barack Obama, en 2008 et en 2012, pour ensuite s’enrôler dans les rangs du « Make America great again » (« rendre sa grandeur à l’Amérique »).
C’est peu dire que le colistier ne figurait pourtant pas parmi les soutiens initiaux de Donald Trump, pour lequel il n’avait pas voté en 2016, lui préférant un franc-tireur libertarien. Il qualifiait à l’époque le milliardaire d’« héroïne culturelle », capable seulement d’apporter un bref sentiment de satisfaction à ses électeurs. Il s’interrogeait même sur la possibilité que ce dernier se transforme en « Hitler américain ».
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