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Sans surprise, l’annonce d’un durcissement des règles d’indemnisation des arrêts maladie des agents publics par le ministre de la fonction publique, Guillaume Kasbarian, dimanche 27 octobre, a été fraîchement accueillie dans le monde de la santé, concerné en premier lieu avec plus de 1,2 million de personnes dans la fonction publique hospitalière. Des « mesures iniques », une « vraie provocation », s’est émue la CGT Santé et action sociale, s’inquiétant d’une « nouvelle fuite des professionnels », à l’heure où l’hôpital peine à recruter. Après avoir été en première ligne face à l’épidémie de Covid-19 et alors que la question du manque d’attractivité des hôpitaux se pose, depuis, de manière aiguë, le signal envoyé a pu surprendre.
Dans sa quête d’économies, le gouvernement envisage un allongement du délai d’un à trois jours de carence, soit la période durant laquelle l’agent ne reçoit aucune indemnité, ainsi qu’une couverture, après ce délai, de 90 % de sa rémunération, contre 100 % aujourd’hui. Et ce, pour s’attaquer à « l’écart » grandissant entre public et privé, a défendu M. Kasbarian.
Selon le rapport des inspecteurs généraux des finances et des affaires sociales, rendu public en septembre, c’est dans la fonction publique hospitalière que la durée des arrêts maladie apparaît la plus longue, en 2022, avec un pic à 18,1 jours d’absence par personne en moyenne au cours de l’année. Avec, parmi les éléments d’explication, la fin de la crise sanitaire. Avant même l’épidémie du Covid-19, l’absentéisme représentait à l’hôpital autour de dix jours par an (entre 2014 et 2019), contre huit jours dans le privé, relatent-ils.
Sur le terrain, alors qu’aucun indicateur national robuste n’est disponible, les situations diffèrent d’un territoire à l’autre. Les derniers chiffres de l’enquête menée par la Fédération hospitalière de France, auprès de 311 établissements représentant 572 000 personnels (soit plus de la moitié de la fonction publique hospitalière), bien qu’en baisse, restent supérieurs à l’avant-Covid. Le taux d’absentéisme en raison d’arrêts maladie du personnel non médical (infirmiers, aides-soignants, médico-techniques, administratifs…) des établissements de santé et des Ehpad est ainsi redescendu à 9,5 % en 2023, après un pic de 11,1 % atteint en 2022. Il s’élevait à 8,9 % en 2019.
Dans cette enquête comme dans les données que communiquent les hôpitaux, la loupe est posée sur ces personnels qui représentent la majeure partie des effectifs, et non sur les médecins, qui ne font pas partie de la fonction publique hospitalière, et dont les arrêts maladie restent peu nombreux, bien souvent autour de 3 %, rapporte-t-on dans plusieurs établissements.
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